Vous vous trouvez sur le blog tenu par la Compagnie Sîn lors de son séjour en Palestine au mois d'avril 2011. Depuis près de dix ans les artistes de Sîn sillonnent ce territoire pour façonner des échanges culturels et de nouvelles propositions artistiques.
L'an dernier vous avez pu les suivre sur le blog "outwallin".
Le projet a avancé et un spectacle dédié à l'espace public est en cours d'écriture.
Huit personnes participent à ce nouveau séjour.
Leurs objectifs : Regarder, Ecouter, Enregistrer, Collecter, Ecrire et proposer des ateliers de pratiques artistiques au Centre culturel Al Rowwad, dans le camp de réfugiés d'Aïda.
Ce blog est là pour vous permettre de suivre la Compagnie Sîn, jour après jour, pendant cette nouvelle pérégrination palestinienne.

Coucou mon amour

Avant- hier, le désert, j’ai pris une énorme claque, le désert m’a pris par les
tripes, m’a retourné comme une crêpe, j ai pleuré comme un môme, grosse, grosse
émotion. On s’était arrêté à la mosquée de Nabi Mossa (ou se trouve le tombeau
de Moise) l’endroit est planté au milieu de l’immensité du désert, des paysages
magnifiques d’une puissance qui impose le respect, chaleur et  luminosité quasi
intenable même pour ceux qui avaient des lunettes de soleil. Quand à moi,
j’avais beau plisser les yeux, je n’y voyais rien. Mais même ça on finit par
 s’adapter. Emilien connaissait déjà l’endroit et nous voila parti à l’assaut de la
montagne pour se retrouver avec la Palestine à nos pieds. Une vue a 360 degrés
avec la mer morte pour horizon. L’irrépressible émotion qui m’engloutit sout par
tous mes pores. Je me laisse emporter ça fait du bien. Depuis le début du voyage
c’est pas les émotions qui manquent. Depuis le début du voyage Sarah est plus
présente que jamais, tu sais à quel point elle est en moi au quotidien, mais la
c’est un séisme. Je me laisse glisser au sol, ça tombe bien je dois ramasser de
la terre du désert pour moi et pour Mandine. Problème y a que des cailloux et du
rocher. Surprise en glissant au sol la roche se dérobe, s’effrite tombe en une
poussière très fine comme du pigment c’est juste une croute saline de surface
qui maintient tout ça. Je creuse avec les mains, c’est facile la roche glisse en
sable entre mes doigts. L’émotion m’envahit à nouveau d’un bloc, je me liquéfie de plus belle, les cendres de Sarah glissent entre mes doigt je me dissout en elles, suffoque, les mains enfoncées dans la roche je m’apaise m’en nourris. Ca va mieux. Je suis bien, j’ veux rester là, plus un mot plus un geste. Au bout d’un temps je me relève doucement. Je vais bien. Voila trois jours que je n’arrive a écrire la moindre ligne là-dessus. Voilà, c’est fait. Merci à toi. Je vous aime.
e-mail de Carst à sa compagne
29/04/2011

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