Il y a des jours comme ça, où l'esprit n'épouse pas les contours du corps.
Je me regarde évoluer au milieu des autres, serrant des mains, écoutant des histoires où chaque mouvement, chaque rire sonne faux. J'essaye pourtant de m'accrocher avec toute la force de mes ongles afin de rester solidement arrimer dans l'instant. Rien n'y fait je suis en décalage horaire avec moi et le reste d'humanité que je côtoie.
Ce sont des jours où je me recroqueville attendant que ça passe en léchant mes cicatrices.
Attendant que cette impression désagréable de ne pas faire partie du monde se casse la gueule.
Juste réintégrer mon habitat de chair, sentir mon cœur battre. Avoir envie de pleurer et ravaler mes larmes bien au fond de mes canaux lacrymaux.
Me blinder contre cette violence sourde reçu depuis 11 jours maintenant.
Je sais que cette violence ne m'est pas particulièrement destinée mais elle est là. Quelquefois on peut même la toucher tellement elle est présente.
Ma peau ne fait plus rempart, son étanchéité fait défaut.
M'ancrer, les deux pieds bien dans le sol. Les racines s'enfonçant bien au-delà pour éviter de s'envoler au moindre coup de vent.
Toucher le monde de la pulpe de mes doigts et presser fort. Sortir de cette torpeur. Retrouver les mots. Ecouter le son de ma voix comme si c'était la mienne. Savourer le goût du café à la cardamome. Regarder le ciel en pensant que c'est merveilleux. Éviter de laisser mes yeux s'aventurer sur les parois du mur. Oublier pendant ces quelques secondes que je voudrai faites d'éternité. Serrer ceux que j'aime dans mes bras. Serrer si fort que nos corps se fondent l'un dans l'autre.
Crier, gueuler n'importe quoi sur une colline aux pieds des oliviers. Courir, dévaler les pentes, lancer des cailloux et faire des ricochets sur l'herbe. Rire pour de vrai, rire à en avoir mal au bide.
Et m'allonger couverte de sueur en fermant les yeux, respirer une odeur entêtante de glycine.
Crédit photo : Olivier Baudoin
Qu'est ce que je fous là ?
C'est la première fois que je me pose la question en 11 jours. Et là, je n'ai pas de réponse....Je suis vide de sens....
Et puis merde,
Demain est un autre jour
RESET
Redémarrage en mode sans échec.
Lisie Philip
19/04/201
19/04/201
2 commentaires:
Comme je te comprends... et comme je t'envie d'être là-bas !
Bises
Stéphan N.
merci, je vous suis de là où je suis, ailleurs, ici,la bas
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